Injures des femmes Zarma de Niamey (Niger)
" L’injure " colle à la peau " du seul moment qu’elle est proférée, lancée tel un véritable projectile. Que les mots soient aussi des choses, des objets, bons ou plus souvent mauvais, expulsés par la bouche, cette constatation psychanalytique trouve ici son éclatante illustration. "
In LARGUECHE, Evelyne, L’effet injure, éd. PUF, 1983, 167 pages .
L'âne est allé à Gorouma
De temps en temps, qu'il baise ta mère
Que ce qui reste entrave ton père.
Bon La verge du père de celui qui
tape sa maman
sur le sexe
Mère d'un gosse, mère patte d'une cigogne
Mère d'un gosse, mère patte de pic-boeuf
Mère d'un gosse qui n'a pas grossi
Elle s'est couchée en tournant le dos au mari
Elle a tiré son voile
Son mari lui a dit : "lève toi, tu n'a point grossi!"
Le clitoris s'est fâché
Il a attaché du henné salé
Il a porté dans hauts talons
Il a porté des montres
Il s'est mis à errer
Vous avez dit, vous avez dit
Vous avez dit que mon mari s'est remarié
Mon mari qui m'achète des mouchoirs de tête
Mon mari qui me baise.
Sauvez-moi!
Le clitoris est devenu fou en brousse
La verge s'est cachée dans les herbes.
Quand il voulait passer
Elle est rentrée dedans!
Tok, tok ari tooniya Tok, tok ari tooniya (onomatopée)
En pleine nuit, Abou est excité
Abdou a tenu à baiser absolument sa mère.
Méchant, méchant
Méchant qui est méchant
C'est lui qui est méchant
Il attrape sa tutrice
Pour lui secouer la matrice !
Que les testicules de lomi se remplisssent d'eau
Parce que Chien est
à côté de son maître,
il insulte !
Le fils bien ne
peut interdire aux gens de l'insulter !
Celui dont tu tiens
le doigt dans la bouche
n'ose pas t'insulter
On insulte tout le village
et seul, le querelleur répond !
Le compagnon d'un aveugle a toujours la conjonctivite
Si le jujube de derrière le village est bon, un étranger ne le trouvera pas.
La bouillie se moque de la calebasse, celle-ci se moque de la bouillie.
La marmite qui a pris l'habitude de prendre feu,
ne laissera jamais tomber cette habitude.
S'il raconte que son père est un commis de l'administration, la car viendra ;
( allusion au car qui véhiculait le courrier à l'époque coloniale c'est le même véhicule qui apporte le salaire des fonctionnaires).
Quand la mort voyage,
c' est la lèpre qui dirige le village.
Si Dieu veut tuer le chien, il fera une plaie dans sa tête.
L'enfant ne peut pas voir les excréments de sa mère et dire que c'est une galette.
L'enfant ne peut pas prendre le penis de son père pour du manioc !
Occiput allongé bouche plate
qu'est-ce que, vaurien, tu restes faire,
méchant pendatif de femme?
Ehé! Il paraît qui toi aussi tu es un mari,
vieille barbe, menton poilu,
dîne-et-donne-moi-la-part-du-coq,
je serai pour toi un goître
qui t'étranglera jusqu'à ce que ta voix en meurt;
je suis la grande pierre plate,
on ne me jette pas.
Jambes tordues comme le bois d'un arc,
fesses plates, tête chauve, femme charognard,
continue de parler
pour me donner l'occasion de l'insulter.
Fille ramassée par-ci par-là, femme méchante,
tête chauve, sans cheveux, ordure des balles de mil,
femme de la fourmilière,
où tu m'as prise,
là tu retourneras me déposer.
Reptile, vieillard à l'image de la sauce,
toi aussi, es-tu un mari
qui vaille la peine que je réponde?
Femmelette qui marche maigrette,
jambe à peine plus grosse qu'une tige sèche
que veux-tu?
Accroupie, accroupissement,
sekko de la porte
que veux-tu?
Passe, Gnâlée a du travail.
Femme ratatinée à la bouche mauvaise,
carquois de Satan,
c'est à toi que je m'adresse.
Ne m'approche pas,
un pas de plus
tu es mortes,
méchante mère de la Géhenne.
Je ne t'aime pas, homme méchant.
Comme je ne t'aime pas
je n'aime pas qui 'aime.
sépare-toi de moi homme méchant.
Va m'attendre;
Dans un instant j'aurai fini
et tu me verras,
sueurs fines perlant un enfant du Paradis,
ventre sans intestin que j'aime.
Amené par ses pieds, es-tu toi aussi un mari?
Ici tu m'as trouvée,
ici tu me laisseras.
Je ne t'aime pas, tête-plate au pied de la demeure;
Puisque je ne t'aime pas,
je n'enfanterai pas un ami pour toi.
Tout ce que tu veux
fais-le.
A la maison Gnâlée ne manquait pas de nourriture
Gnâlée n'avait pas faim.
Fille d'une grande famille, Gnâlée ne manquait pas de gens.
Ne me salis pas, je viens de me laver
Passe ton chemin,
car j'attends mon homme.
Deux doigts ne peuvent pas entrer
dans la même narine.
Passe ton chemin parce que j'ai choisi Diôbi,
tout de suite il viendra.
Et toi, à qui réponds-tu,
jambes tordues,
ventre gros comme un tam-tam,
bras tordu, tête plate?
Occiput en pointe, tête plate.
Oh! Toi aussi tu es un mari?
Ne me touche pas, caméléon sur une branche!
Paresseux au ventre gros comme un grenier
Est-ce que toi aussi tu es un mari?
Si tu insultes mon père,
c'est ta mère que j'insulterai.